Du souffle pour les aidants

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Solidarité

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À l'occasion de la Journée nationale des aidants, mercredi 6 octobre, le Département organisait une matinée de réflexion et de conférences autour de cette thématique.CD92/WILLY LABRE
À l’occasion de la Journée nationale des aidants, le Département lance deux dispositifs innovants pour proposer des solutions de répit aux personnes qui accompagnent un proche en situation de dépendance.

Ils sont près de onze millions en France et environ 260 000 dans les Hauts-de-Seine, soit l’équivalent de la population de Nanterre, Boulogne et Neuilly. Ils consacrent environ huit heures par semaine à leur proche en situation de dépendance, un sur trois est retraité et un sur cinq est salarié voire un sur quatre d’ici 2030. Les aidants sont pourtant encore un public silencieux, un vivier de bénévoles qui opère naturellement et qui s’ignore. « Ce sujet a été longtemps méconnu ou sous-estimé, constate Georges Siffredi, le président du Département. Or, être aidant aujourd’hui, c’est encore trop souvent se sentir isolé face aux difficultés rencontrées au quotidien, concentrer toute son énergie et tout son temps sans pouvoir entrevoir de possibilité de répit. » Ce droit au répit a été inscrit dans la loi d'adaptation de la société au vieillissement – dite ASV - de décembre 2015. « Mais le Département a reconnu cette cause très tôt, en soutenant des appels à projets et les actions de la Compagnie des aidants par exemple, souligne Armelle Tilly, vice-présidente chargée des solidarités et des affaires sociales. Pendant le confinement, nous avons également accordé une aide de cinq cents euros par mois pendant trois mois aux personnes âgées hospitalisées pour faire appel à des prestations à domicile d’aide à la personne et une autre pour un hébergement temporaire en Ehpad afin de décharger l’aidant. »

Une Maison du Répit en 2024

Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée nationale des aidants mercredi 6 octobre, le Département apporte deux réponses supplémentaires durables à cette problématique. La première dès 2024 avec l’ouverture de la première Maison du Répit d’Île-de-France à Boulogne-Billancourt, en partenariat avec la Fondation France Répit et en lien avec la mairie. Dans cette structure de 2 500 m2, une trentaine de studios seront mis à disposition des aidés mais aussi des aidants pour des séjours temporaires. « Jusqu’à présent, les seules solutions de répit qui existaient dans la région n’acceptaient temporairement que les personnes dépendantes alors que la séparation avec l’aidant est souvent difficile, souligne Guenola Vialle, chargée de projet Répit chez Paliped, une association qui propose des séjours familiaux de répit. Dans cette structure, l’aidant aura droit à trente jours de séjour par an. » Cette maison sera intergénérationnelle avec dix places en pédiatrie, dix pour les adultes et dix pour les personnes âgées. « Il s’agit, en somme, de proposer un cadre de vie agréable pour favoriser le bien-être et la tranquillité de l’aidant en assurant une prise en charge complète et adaptée aux besoins du malade », explique Georges Siffredi. Une structure similaire est déjà en place depuis 2018 à Lyon avec une durée moyenne de séjour de cinq jours et des équipes mobiles de répit qui vont directement chez les familles afin de les orienter. L’objectif est d’en créer au moins une par région.

20 millions pour "l'Ehpad de demain"

Le deuxième engagement du Département concerne les Ehpad avec la création de places d’accueil « séquentielles » ou « temporaires ». Les aidés qui vivent habituellement à leur domicile sont ainsi pris en charge, permettant à leurs proches de se reposer. Plus largement, ce sont 20 millions d’euros qui sont débloqués dès ce mois de novembre dans le cadre d’une réflexion autour de l’Ehpad de demain. « Elle sera nourrie de la collaboration entre des architectes, des sociologues et, bien sûr, les professionnels du secteur et les gestionnaires d’établissement », reprend Georges Siffredi. Le Département travaille dans ce sens avec le Centre scientifique et technique du bâtiment sur l’élaboration d’un référentiel pour les établissements d’accueil médicalisés afin d’en faire des lieux de vie à la fois agréables pour les résidents et dotés de services, d’espaces de convivialité et de solutions d’hébergement adaptés aux familles.

Enfin, le Département va contribuer à dresser un état des lieux de l’aidance dans les Hauts-de-Seine avec les autres acteurs du champ médico-social pour déterminer des pistes d’accompagnement.